
L’agriculture numérique en marche au Zimbabwe avec FarmBuzz
Anesu Mapisa et Emmanuel Marume, deux diplômés universitaires du Zimbabwe, ont créé l’entreprise FarmBuzz afin d’aider les agriculteurs à améliorer leurs rendements à l’aide de drones. Mapisa a grandi dans une ferme, et raconte que l’idée lui est venue en constatant que ses parents agriculteurs avaient du mal à produire suffisamment parce qu’ils ne pouvaient pas travailler sur de larges surfaces.
« Je voulais apporter des solutions aux agriculteurs de subsistance, y compris mes parents, afin qu'ils puissent améliorer leur rendement, leur permettant de faire vivre la famille et la ferme. » confie-t-il au site d’information Techcabal.
Au début, FarmBuzz était consacré aux services de conseil, à la gestion agricole, et à la budgétisation saisonnière. Mais assez tôt, le duo a compris qu’il fallait apporter une solution efficace pour aider les agriculteurs à supprimer les mauvaises herbes. Ils ont profité des fermes où ils étaient employés pour tester la possibilité d’utiliser des drones pour identifier les mauvaises herbes et les détruire à l’aide de pesticides embarqués.
En 2019, après de longues négociations, FarmBuzz signait son premier partenariat avec le groupe Alley Capital qui est une entreprise de vente de drones au Zimbabwe. Les deux entrepreneurs ont ainsi permis aux agriculteurs qui possèdent de petites surfaces, d’entretenir leurs champs, grâce à des drones capables de couvrir 500 hectares.
Selon l’entrepreneur, les agriculteurs utilisaient les méthodes traditionnelles comme les pulvérisateurs à dos et les pulvérisateurs à rampe pour désherber leurs champs. Une pratique qui prenait des jours. Aujourd’hui avec des drones, un hectare peut être traité en 15 à 30 minutes. L’implication des drones permet donc de gagner en temps, réduit le personnel et réduit également les dépenses.
« Farm Buzz facture l'équivalent de 21 dollars par hectare, les agriculteurs commerciaux du Zimbabwe, qui utilisaient des pulvérisateurs à rampe, qui sont essentiellement des tracteurs, payaient environ 75 dollars par hectare » déclare-t-il.
Les deux entrepreneurs disent avoir fait face à plusieurs défis, comme « le manque de financement, l’absence de la clientèle, et la difficulté à convaincre et à éduquer certains agriculteurs sur l’efficacité des drones ». Ces problèmes sont aujourd’hui réglés et un nombre croissant d’agriculteurs les sollicitent. Sur leur page Facebook, ils disent travailler sur des champs appartenant à des personnes basées aux Etats-Unis.
Mapisa affirme que, grâce aux drones, les agriculteurs ont désormais la possibilité de surveiller les parcelles agricoles, constater les dégâts sur la culture, détecter les zones touchées par les insectes, et faire des économies en diminuant la quantité des traitements utilisés. Il explique par la suite que grâce au GPS, il est possible de programmer son parcours. Aussi, les drones sont équipés d’un réservoir de pulvérisation réglable selon les types de produits utilisés.
En 2020, FarmBuzz a remporté le prix BancABC StartUp de l'année. « Nous avons participé à de nombreux défis de démarrage. Jusqu'à présent, notre plus grande récompense a été décernée par BancABC », a fait savoir Mapisa.
A la suite de leur succès au Zimbabwe, les deux entrepreneurs projettent élargir leur portefeuille clients en allant dans d’autres pays africains. L’utilisation des drones par des agriculteurs africains n’est pas une nouveauté.
En Ouganda, ces outils sont utilisés pour surveiller les espaces cultivés, mais aussi évaluer les productions potentielles grâce à des caméras intelligentes. Le débat reste ouvert cependant sur le point de savoir si les drones peuvent à eux seuls améliorer la production agricole sur le continent.
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